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LES DERNIERS COUPS D’AVIRONS

donc avec joie dès qu’ils sont arrivés, et nous cinglons vers Chicoutimi.

Notre belle navigation touche à son terme, et nous ne songeons pas sans regrets que demain nous voyagerons prosaïquement en bateau à vapeur.

Les avirons travaillent avec un entrain remarquable, et les rivages glissent légèrement à nos côtés et fuient derrière nous. À notre droite des maisons s’alignent sur la rive, et deviennent plus pressées à mesure que nous approchons des grandes scieries. Derrière nous le soleil est sur le point de disparaître : mais avant de se coucher dans son lit de montagnes bleues, il inonde tout de ses clartés. Ses rayons embrasent les grands vitraux du portail de la cathédrale qui dresse devant nous sa flèche gigantesque, et l’on dirait qu’un