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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/45

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STELLA MARIS

Accoururent disant : Bon père, emmène-nous.
Kervilo résista, mais son âme attendrie
Céda, lorsque l’enfant embrassa ses genoux.
Le ciel était si pur, la mer était si belle !
Le soleil promettait un jour délicieux.
Ils partirent tous trois et la blanche nacelle
Cingla légèrement entre l’onde et les cieux.
Sur le plus haut sommet de la falaise altière,
Immobile et muette à l’ombre des grands pins,
Les bras levés au ciel, une madone en pierre,
L’œil perdu sur les flots, priait pour les marins.
Jeanne la salua. La petite Marie,
Que sa mère au printemps avait vouée au bleu,
Dit en joignant les mains : « ô Patronne chérie !
Étoile de la mer, pour nous tous priez Dieu. »


III

La mer ! c’est un berceau quand elle est endormie
Et fait en ondulant le hamac le plus doux ;
Mais gare à son réveil, car c’est une ennemie