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nombre les places d’eau du bas du fleuve, ne prendraient pas bientôt la direction du Lac St. Jean. Ils trouveraient sur ses bords les sites les plus agréables et les plus pittoresques, les amusements d’une navigation facile que le flux et le reflux ne gênent pas, et tous les agréments d’une pêche et d’une chasse abondantes.

Mais supposons, messieurs, que les profits immédiats de ce chemin de fer ne puissent pas vous rembourser des frais de sa construction, qu’importe en réalité, pourvu que vous dotiez votre pays d’une grande source de richesse et de prospérité pour les générations futures ? Les gouvernements ne construisent pas pour spéculer mais pour l’utilité générale, et leurs travaux ne doivent pas avoir en vue seulement le présent, mais encore et surtout l’avenir.

L’accomplissement des grandes améliorations publiques exige toujours des sacrifices plus ou moins considérables, qui, pour un temps, semblent des pertes mais qui deviennent bientôt des gains réels. La construction du chemin de fer de Québec au Lac St. Jean appartient à cette classe d’entreprises dans laquelle les capitaux ne sauraient être perdus.

Mais je me hâte d’arriver à votre troisième objection qui est sans contredit la plus grave : ce chemin coûtera beaucoup d’argent, et nous n’en avons pas.

Messieurs, cette double proposition contient une