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Messieurs, vous comprenez sans doute le sens allégorique de cette histoire ?

Il y a dans la vie d’un peuple, comme dans la vie d’un homme, des circonstances où il lui faut sacrifier sa bourse, s’il veut conserver sa vie. Or, nous traversons une de ces époques de sacrifice et de dévouement à l’avenir. Au nom des exilés qui gémissent sur la terre étrangère, au nom des malheureux colons qui souffrent dans l’isolement et la pauvreté, je vous déclare que nous devons faire un sacrifice généreux, si nous ne voulons pas périr.

Donnons-leur notre bourse, et nous leur donnerons la vie, qui conservera la nôtre.

Si vous me dites que tout ce que je propose est impraticable, je n’insiste pas, pourvu que vous trouviez autre chose. Je ne tiens qu’aux résultats, mais souvenez-vous que ces résultats sont nécessaires, et qu’il faut les produire par tous les moyens possibles.

Trouvez d’autres moyens, meilleurs que les miens, et je serai enchanté ; mais trouvez-les et n’oubliez pas que la maison brûle !


François Bonami.

Saguenay, décembre 1873.