Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
LE CENTURION

remplacées. Cette histoire est bien étrange. Un jour que les prêtres du Soleil offraient leurs sacrifices au dieu, une secousse terrible ébranla tout le temple, et toutes les statues symboliques représentant les 365 jours de l’année solaire lurent précipitées de leurs piédestaux et fracassées.

On courut au dehors pensant assister à un cataclysme de la nature. Mais tout était calme et serein ; et nulle part ailleurs le choc formidable que le temple avait éprouvé ne s’était fait sentir.

On vit seulement une pauvre famille de voyageurs qui s’en allait dans la rue qui longe le temple. Elle se composait d’une femme montée sur un âne, et portant un enfant dans ses bras, et d’un homme qui marchait derrière, armé d’un long bâton qui lui servait à aiguillonner la monture, et à soutenir sa marche un peu lasse.

Les paisibles et inoffensifs voyageurs traversèrent la ville, et s’arrêtèrent à un mille des portes, à l’ombre d’un grand sycomore.

L’homme qui était un charpentier juif, se bâtit là une petite habitation avec des branches d’arbres, et y vécut deux ans avec sa femme et son enfant.

C’était les gens les plus paisibles du monde et qui vivaient dans l’isolement. La femme était très belle, toute jeune encore, et son enfant était tout son portrait.

On raconte à leur sujet toutes sortes de légendes et de choses merveilleuses. Ce qui paraît certain, c’est qu’il n’y avait pas d’eau en cet endroit, et qu’à