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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/137

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LE CENTURION

Ses enfants parcourent le monde ; ils fondent partout des établissements et font fortune, mais ils ne se fusionnent jamais. La terre qu’ils habitent est toujours la terre étrangère, et leur seule patrie est toujours Sion, ou Jérusalem avec son temple.

Dans le passé, il a cru à ses prophètes, et il les a tués ! Dans l’avenir, il croit à son Messie, et quand il paraîtra, les prophéties annoncent qu’il le tuera également ! Quel peuple étrange, n’est-ce pas ? Et maintenant, la question est de savoir si c’est bien son Messie, qui a fait son apparition en Galilée, il y a près de deux ans. Les foules l’entourent et l’acclament ; mais la synagogue et les princes des Prêtres, et les Scribes et les Pharisiens lui ont déclaré la guerre, et veulent le faire mourir. Cette guerre n’a rien qui ressemble aux luttes de César, de Pompée et d’Antoine. C’est une lutte religieuse. Elle s’annonce du reste comme très passionnante. Et nous y prenons un tel intérêt, Claudia et moi, que si nous étions libres, nous serions bientôt dans les rangs des amis du prophète, tant il nous inspire de sympathie.


Pilatus fait des courses assez fréquentes à Jérusalem pour l’accomplissement des devoirs de sa charge, et pour se tenir au courant des agissements du peuple qui est très remuant et qui se plaint toujours du joug de Rome.