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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/140

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LE CENTURION

apparition glorieuse, surgissant des profondeurs de l’histoire avec ses deux mille ans d’existence, massive et sombre à sa base, éthérée, idéale, étincelante d’or à son sommet, qui est le Saint-des-Saints.

Évidemment, mère, il ne faut pas chercher ici le Forum romain, ni le Capitole, ni les temples dédiés à la multitude de nos dieux. Ici il n’y a qu’un temple et qu’un Dieu. Mais qu’il est vaste et magnifique ce temple, et qu’il me semble grand et majestueux dans son unité, le terrible Dieu des Juifs !

J’ai commencé avec Claudia à visiter cette ville étrange, et à étudier son histoire. C’est tantôt Gamaliel et tantôt Onkelos qui nous servent de guides. On ne saurait en avoir de meilleurs ; car ils connaissent parfaitement la topographie de leur ville, et tous les lieux témoins des grands événements de sa merveilleuse histoire. Ils sont en outre des amis très agréables, et sympathiques.


À l’origine, Jérusalem se nommait Salem, et son roi était un prêtre du Très-Haut, dont la vie est pleine de mystères. Quelles étaient donc son origine et sa famille ? De quelle race et de quel pays ? Qui l’avait fait prêtre et roi ? Nul ne le sait. Son nom, Melchisédech, signifiait roi de justice, et le nom de sa ville, Salem, voulait dire « la paix » ! Sa cité et lui représentaient donc les deux grands