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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/145

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LE CENTURION

corniche colossale, bordée de mâchicoulis, et couronnée de créneaux.

C’était une citadelle et un palais, une caserne pour la cohorte romaine, et une résidence pour le gouverneur et sa famille. Une poterne massive, avec portes de bronze, servait d’issue au nord sur la grande rue qui conduisait à la porte des Brebis ; et une autre, plus étroite, mettait le palais en communication avec le parvis des Gentils du célèbre temple.

Pilatus avait épousé Claudia Procla, fille du sénateur Claudius, qui était l’un des derniers représentants en ligne collatérale de la « gens » Claudia, famille patricienne de Rome.

C’est dans cette famille que César Octavius, devenu plus tard empereur sous le nom d’Auguste, avait choisi sa première femme, Claudia, qu’il renvoya au bout de quelques jours. Il l’avait épousée pour se rapprocher d’Antoine, et renvoyée pour se réconcilier avec Pompée.

L’empereur Tiberius descendait lui-même de la branche aînée de cette famille Claudia. Le Sénat de Rome dont le vieux Claudius faisait partie était alors bien déchu de sa première grandeur.

Les sénateurs étaient devenus des courtisans, à l’âme servile, et pour gagner les faveurs du maître, ils ne rougissaient pas de jouer le rôle de délateurs.

Ils dénonçaient et accusaient tous ceux qui leur portaient ombrage, ou qui ne leur faisaient pas