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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/147

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LE CENTURION

primitifs n’étaient pas pour lui les divinités de la Grèce, qui lui semblaient des créations humaines, ayant les faiblesses et les passions de l’humanité.

Le souverain des dieux pour lui n’était pas Zeus, idéal poétique mais efféminé ; c’était Jupiter, majestueux, austère, tout puissant et très bon.

Sans connaître exactement la nature et les attributs des dieux il leur attribuait tous les biens de ce monde et le gouvernement des peuples.

Les dieux inférieurs qu’on désignait sous le nom d’indigètes ne trouvaient pas un incrédule en lui ; mais il les considérait comme des manifestations de la puissance divine, et non comme des personnes distinctes du maître suprême.

Il répudiait le culte des idoles, tout en admirant les œuvres des statuaires illustres qui façonnaient les images des dieux ; mais il voulait qu’il fût bien reconnu que ces images n’étaient que des formes destinées seulement à rappeler aux hommes l’existence des dieux.

Il avait la piété des anciens Romains, offrait des sacrifices aux dieux, et leur adressait de fréquentes prières.

Ses deux filles étaient des femmes supérieures par le caractère, par l’intelligence et par la culture intellectuelle.

Camilla était moins belle que Claudia, femme de Pilate, mais son esprit plus brillant et plus viril à la fois, avait pris des développements étonnants,