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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/151

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LE CENTURION

Puis il s’était enrôlé dans une légion romaine, et après une campagne de quelques mois en Syrie, il avait été mis à la tête d’une centurie, et envoyé en garnison à Magdala.

La famille Cornelia et la famille Claudia étaient amies à Rome ; et Caïus simple légionnaire, y avait connu Camilla, quand elle avait à peine seize ans. L’expédition en Syrie les avait séparés ; mais en se retrouvant à Jérusalem leurs relations rétablirent bientôt entre eux une agréable intimité.

Caïus était un beau type de soldat, franc, loyal, brave et généreux ; un caractère juste et droit, un esprit qui voulait connaître la vérité, et qui la cherchait de bonne foi. On pouvait être sûr que, s’il la trouvait jamais, il l’embrasserait.

C’était le soldat des justes causes, quelles que fussent leurs chances de succès. Les causes vaincues pouvaient compter sur lui tout aussi sûrement que les causes triomphantes.

Il avait beaucoup lu, et beaucoup appris, mais n’appartenait à aucune école. C’était un éclectique, et son esprit restait ouvert à toutes les saines doctrines qu’il entendait prêcher. On a déjà vu par ses lettres à Tullius quelle admiration il avait pour Jésus, et avec quelle intérêt toujours croissant il suivait le mouvement messianique.

Joseph d’Arimathie, et le prince Nicodème étaient deux grands amis, quoique ce dernier fût beaucoup plus jeune que le premier. Tous deux étaient des grands seigneurs, qui avaient de la fortune, et qui