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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/159

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LE CENTURION

III

DISCUSSIONS RELIGIEUSES


Parmi les Gentils, aussi bien que parmi les Juifs, les esprits les plus éclairés avaient le pressentiment que les anciennes institutions religieuses et politiques dépérissaient, et qu’une ère nouvelle allait se lever sur le monde.

Mais quelle race et quel homme allaient donner aux peuples ce renouveau dont ils avaient besoin ? Là était le problème. Et cette grande question était passée de l’ordre spéculatif dans l’ordre des faits. C’était la question du jour, puisqu’un grand prophète venait d’apparaître, qui disait aux foules : Ce régénérateur, ce Messie que vous attendez, c’est Moi ! Et c’est Dieu qui m’envoie vers vous !

Avenir religieux du monde et Messianisme étaient devenus le thème des discussions non seulement dans les synagogues et sur les places publiques, mais jusque dans les réunions chez le procurateur romain.

Un soir ce fut Caïus Oppius qui amena la conversation sur le sujet en disant : Il me semble qu’ils sont venus les temps chantés par notre poète Virgile et prédits par la sibylle de Cumes. Rome achève son évolution historique, comme s’est achevée celle de la Grèce ; et cette civilisation romaine dont nous sommes si fiers ira bientôt