Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
LE CENTURION

IV

NOUVELLES CONTROVERSES


Il arrivait souvent que les mêmes interlocuteurs se réunissaient chez le prince Nicodème, qui exerçait une généreuse hospitalité. Et tout naturellement la discussion recommençait sur le problème messianique qui était plus que jamais à l’ordre du jour.

Parmi les docteurs en Israël, membres du Sandhédrin, qui n’appartenaient pas à la Chambre des Prêtres, Gamaliel et Onkelos étaient ceux qui avaient le plus d’autorité. Ils n’étaient pas seulement éloquents et très versés dans les Lettres ; mais on vantait leur érudition, et leur connaissance approfondie des Écritures.

Un soir, ce fut Nicodème qui posa à Onkelos cette question : Comment traduis-tu et à qui appliques-tu le nom Schéloh dans ce verset de la prophétie de Jacob :

« Le sceptre ne s’éloignera pas de Juda…
Jusqu’à ce que vienne Schéloh :
C’est à Lui que les peuples obéiront. »

Onkelos. — Le sens de la prophétie elle-même n’est pas douteux, et tous les docteurs d’Israël l’interprètent en l’appliquant au Messie, ce qui veut dire qu’il viendra quand Juda aura perdu le sceptre, c’est-à-dire son autonomie.