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LE CENTURION

démon, qu’il délivre donc son peuple du joug de l’étranger !

Qu’il rende à Jérusalem sa gloire évanouie et sa puissance détruite ! Et je serai le premier à lui présenter mes hommages.

S’il est incapable d’accomplir ce grand œuvre, le seul miracle qui nous intéresse, c’est qu’il n’est pas le Messie. »

Pilatus, qui s’était éloigné, se rapprocha en entendant ces paroles, et dit :

— Je ne savais pas, Onkelos, que vous étiez un ennemi de Rome.

— Je ne le suis pas, Gouverneur, et je n’ai jamais prétendu que son joug soit tyrannique. Au contraire, je suis d’avis que la politique coloniale de Rome est large, et nous accorde toutes les libertés nécessaires. Mais nous en sommes à chercher les caractères messianiques en Jésus de Nazareth, et comme je ne suis guère disposé à les lui reconnaître, je faisais ce raisonnement ; « Le Messie doit rétablir le royaume de Juda ; or, Jésus est impuissant à faire ce miracle ; donc, il n’est pas le Messie.

Gamaliel. — Le connaissez-vous personnellement ?

Onkelos. — J’ai accompagné un groupe de mes compatriotes, qui ont obtenu de lui une audience ; et il nous a dit des choses assez étranges.

Gamaliel. — Contez-nous cela.

Onkelos. — Vous allez en juger. Après lui avoir exposé mon idéal de rénovation religieuse, qui