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LE CENTURION

gouverneur ét à sa famille au jour de leur retour à Jérusalem.

Caïus fut ravi, et dès le lendemain vers le soir, il arrivait à Césarée.

La journée avait été très chaude, et il se hâta d’aller sur la terrasse aspirer un peu l’air de la mer. Le soleil allait disparaître, et se plonger dans les vagues.

Son disque rouge se détachait en relief au bas de l’horizon, qui prenait des teintes de pourpre.

Caïus s’extasiait devant ce beau spectacle lorsqu’il aperçut une femme qui lui tournait le dos, appuyée sur un des piliers de la balustrade.

Elle aussi admirait la beauté du tableau, et la brise de mer soulevait les boucles flottantes de ses cheveux. Elle était trop absorbée dans sa contemplation pour s’apercevoir que quelqu’un s’approchait d’elle, et elle ne se retourna pas. Mais il la reconnut aisément. Quelle autre femme avait cette tête pleine de noblesse, cette distinction d’attitude, cette taille élégante et souple, que les derniers rayons du soleil encadraient d’un filet d’or ?

— C’est l’Italie que vos regards contemplent au-delà de cette mer ? dit Caïus en faisant un pas vers elle, et en la saluant.

— C’est Rome, répondit Camilla, en se retournant. Et, jetant sur Caïus un long regard — « Vous arrivez, dit-elle ? Quelles nouvelles apportez-vous de Jérusalem ? »