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LE CENTURION

— Peut-être, mais ceux-ci ont à mes yeux aujourd’hui un charme inaccoutumé. Voyez ces collines ondulées qui tressaillent sous les caresses du soleil. Admirez ces reflets de lumière fondus dans les lointains bleus. Étudiez du regard l’architecture de ces grands arbres qui bordent notre route, et qui réunissent tous les styles d’arcs, de chapiteaux et de volutes. Jamais je ne me suis senti aussi épris des beautés de la nature.

— Alors faites-nous des vers ; vous me paraissez en veine. Chantez-nous les rivages enchanteurs de Magdala, et la belle Myriam.

— Ne vous moquez pas de moi, Camilla. Magdala avait ses beautés ; mais j’y étais solitaire. Nul cœur n’y battait à l’unisson du mien.

Aujourd’hui, je ne me sens plus seul. Entre les beautés de la nature et moi un lien sympathique existe, et c’est vous qui le créez, ce lien…

— Oh ! s’écria Claudia, voyez donc la belle ville qui surgit à l’horizon ! C’est comme une immense pyramide de pierre.

— C’est l’ancienne Samarie, dit Caïus, qu’Hérode le Grand a réparée, agrandie et embellie, et qu’il a nommée Sébaste, en l’honneur d’Auguste.

De l’endroit où nous sommes, elle présente, en effet, l’aspect d’une pyramide. Car elle est bâtie sur une montagne qui a 600 pieds de hauteur, et dont la cime est couronnée par la citadelle, et par un temple en l’honneur d’Auguste.