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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/222

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LE CENTURION

— Je ne demande qu’une chose : c’est de vous être agréable, et de vous faire partager mon allégresse.

La petite caravane était arrivée à Sébaste.

Ils visitèrent l’acropole, le temple d’Auguste, les fortifications, où ils eurent la joie de trouver un bon nombre de soldats romains, et les ruines de l’antique Samarie. Mais ce fut la situation pittoresque de la ville nouvelle qu’ils admirèrent davantage.

Le soleil baissait rapidement à l’horizon. Les voyageurs remontèrent à cheval et traversant la vallée qui s’étend de l’ouest à l’est entre le mont Garizim au sud et l’Hébal au nord, ils arrivèrent à Sichar, ou Sichem. Ils y trouvèrent avec peine une hôtellerie convenable, et ils y passèrent la nuit.

Le lendemain matin, trois âniers étaient à la porte de l’auberge, avec leurs petits ânes gris, tout sellés. C’était Caïus qui les avait loués pour faire l’ascension du Garizim. Claudia et Camilla trouvèrent l’idée ingénieuse, et furent charmées. Les petits ânes étaient joliment harnachés, et portaient sur leurs têtes des cocardes rouges avec des clochettes. Les selles en cuir brun étaient recouvertes d’un coussinet en damas de soie rouge.

On prit le déjeuner, qui fut très gai, et l’on se mit en route.

La vallée de Sichem est la plus riante des oasis dans cette terre d’Orient qui a presque partout l’aspect d’un désert. C’est elle que Moïse devait