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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/226

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LE CENTURION

— Quel merveilleux spectacle ce devait être ! dit Camilla.

— Que c’était grand, et imposant, et solennel ! ajouta Claudia.

—N’est-ce pas, reprit Caïus, que cette vallée et ces montagnes méritaient une visite ?

— Oh ! oui, dit Camilla, et nous ne savons comment vous remercier.

Au sommet de la montagne, ils trouvèrent les ruines de l’ancien temple, et l’autel sur lequel les Samaritains venaient encore offrir des sacrifices. Ils promenèrent leurs regards sur toute la contrée environnante depuis le Jourdain jusqu’à la Méditerranée, et ils redescendirent dans la plaine, au pas prudent et sûr de leurs ânes.

Caïus les conduisit alors au puits de Jacob.

— Quel est ce puits ? dit Camilla, et pourquoi nous arrêtons-nous ici ?

— C’est le puits, creusé il y a 2000 ans par le patriarche Jacob, l’un des ancêtres de Jésus de Nazareth ; et c’est ici que le Prophète a commencé, l’année dernière, ses étonnantes prédications.

Caïus raconta alors à ses compagnes de voyage la rencontre de Jésus avec la Samaritaine Photina en cet endroit, et la conversion des Sichémites.

Les deux femmes écoutèrent ce récit avec un intérêt mêlé d’une vraie émotion. Claudia s’éloigna de quelques pas pour cueillir des fleurs qui brillaient dans l’herbe ; et Camilla s’assit sur la margelle du puits en disant :