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LE CENTURION

se rejoignant au sommet, solidement attachées, et recouvertes de rameaux, de feuilles et même de gazon : telle était leur forme ordinaire.

Les grands tabernacles étaient divisés en trois parties par des rideaux. Celle du fond était réservée aux femmes ; celle du milieu aux hommes, membres de la famille ; et les serviteurs occupaient l’antichambre.

À la porte de la tente, dans un triangle formé par trois pierres, brûlait un feu qui servait à la cuisson des aliments, et autour duquel on se réunissait le soir, pour causer, pour raconter des légendes, ou pour lire les vieux récits des Écritures.

Les pèlerins venus de la même ville, ou du même village, se groupaient ensemble, et leurs tentes étaient rangées en cercle, sur les hauteurs. Au centre se trouvait celle du chef de la caravane, ordinairement plus grande que les autres. Tant pour les sacrifices à offrir, que pour la nourriture des pèlerins, chaque caravane avait son troupeau de moutons, de veaux, et même de bœufs, dont quelques bergers prenaient soin.

Dès avant la fête, les caravanes arrivaient de toutes les directions, des villes de la Judée, de la Galilée, de la Pérée, des bords de la mer et du Liban. C’était une invasion pacifique et joyeuse, qui s’emparait de tous les environs de Jérusalem, et surtout des hauteurs. Car la grande allégresse des pèlerins était d’apercevoir du haut de leurs campements les vastes portiques et la coupole de leur