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LE CENTURION

Il se garda bien d’attirer l’attention sur les miracles accomplis par Jésus, et d’en chercher l’explication. Quant à les nier il savait bien que ce n’était pas possible.

Il considéra donc comme prouvé et indéniable que Jésus était un faux prophète, un contempteur de la loi de Moïse, un perturbateur de l’ordre public, un ennemi déclaré du sacerdoce juif, un rebelle qui entraînait le peuple à sa suite, et qui allait bientôt soulever la colère de César, et attirer sur Jérusalem quelque terrible châtiment de la puissance romaine.

« La mesure est comble, s’écria-t-il en terminant, et c’est à nous de prendre les dispositions nécessaires pour échapper aux maux qui menacent Israël. Déjà il achève de ruiner notre autorité sur le peuple et notre prestige, et quand nous combattons ses doctrines, quand nous le dénonçons comme un impie, il ose lancer contre nous les plus terribles anathèmes.

« Nous avons voulu le faire arrêter pendant les fêtes, et nous avons envoyé nos agents de police nu Temple pour l’appréhender et l’amener devant nous. Or, son pouvoir d’ensorceler le peuple est tel que nos agents semblent devenus ses disciples, et nous ont fait rapport que jamais homme n’a parlé comme lui !

« Que faut-il faire pour mettre fin à ce scandale, et à ce péril qui menace à la fois la religion et la nation ?