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LE CENTURION

et qu’elle ne sera rétablie que par la mort du nouveau prophète.

« En tout cas, il faut en finir. Je vais faire de nouveaux efforts pour appaiser ses ennemis, et s ils persistent à demander sa mort, je m’en laverai les mains, et je le livrerai… »

Telles furent vraisemblablement les phases successives de la lutte intérieure de Pilatus contre sa conscience ; et nous croyons qu’elles démontrent que sa sentence fut un acte de faiblesse indigne, appuyé sur une ombre de légalité.

Le motif apparent fut écrit sur la croix même : « Roi des Juifs ». Mais le motif réel fut la peur de Tibérius.



XI

LUGUBRE CORTÈGE


Un peu après onze heures de la matinée, les préparatifs de l’horrible exécution étaient complétés. Le plus grand des crimes allait être consommé. L’homme allait tuer Dieu.

Quels étaient les coupables ? En premier lieu, le sacerdoce juif, et surtout Caïphe et Anne qui avaient tout tramé, tout organisé, tout ordonné. En second lieu, le peuple Juif qui avait soutenu et encouragé le sacerdoce, et organisé l’émeute pour