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LE CENTURION

XII

AU CALVAIRE


L’obscurité qui enveloppait Jérusalem grandissait, et devenait effrayante. Ce ne pouvait être une éclipse de soleil, puisqu’on était au temps de la pleine lune. Qu’était-ce donc que ce phénomène qui du milieu du jour avait fait une nuit sombre ?

Ô vous qui demandiez un signe du ciel pour croire en Jésus, le voyez-vous ce signe ? Mais non, c’est pour ne pas voir que vous avez des yeux.

Cependant les spectateurs indifférents furent bientôt terrifiés, et rentrèrent silencieusement dans leurs demeures.

D’autres, non moins effrayés, se mirent à causer à voix basse, et à se demander si c’était la fin des temps que le jeune prophète avait annoncée ?

Plusieurs des saintes femmes le croyaient. Car il n’y avait pas une heure que Jésus leur avait renouvelé cette prédiction, quand elles s’étaient approchées de lui. Sur la route du Calvaire, il avait entendu leurs sanglots, et il leur avait dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car ils vont venir les jours où l’on dira : Heureuses les stériles, et les entrailles qui n’ont pas engendré, et les mamelles qui n’ont pas allaité ; alors vous