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LE CENTURION

au défi de faire, Jésus, sans leur répondre, était en voie de les accomplir. La destruction de ce beau temple de Dieu qui était son corps s’achevait, et il allait le rebâtir en moins de trois jours ! Et l’autre temple, que Jéhovah avait habité pendant des siècles allait rester vide.

Encore quelques heures, et il allait descendre de la croix, dormir moins de trois jours dans un sépulcre, et en sortir vivant !

Les princes des prêtres, fiers de leur victoire, mêlaient aux imprécations populaires des sarcasmes qu’ils croyaient bien spirituels.

— « Il a sauvé les autres, criaient-ils, et il ne peut se sauver lui-même ! »…

Comment, c’est vous qui admettez maintenant que Jésus a sauvé les autres ? Mais pourquoi donc l’avez-vous nié jusqu’à ce jour ? Et pourquoi niez-vous encore qu’il puisse se sauver lui-même ? Laissez-le seulement consommer son œuvre. Il a encore quelques gouttes de sang à répandre pour vous sauver, et quand il les aura versées il se sauvera lui-même !

Mais aux sarcasmes, aux injures, aux défis, aux vociférations de la multitude, aux cris de triomphe des sanhédrites, Jésus ne répond rien.

— « Cette fois, se disaient les chefs en se frottant les mains, nous en avons bien fini avec Lui. La victoire complète est à nous. Il n’est pas seulement vaincu, il est anéanti, celui qui osait se dire Fils de Dieu !