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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/96

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LE CENTURION

rejeton de Jupiter… La nature entière tressaille dans l’attente de cet heureux siècle » …

— C’est bien étrange, m’a dit Gamaliel, car votre Virgile ne peut pas être un prophète. Il n’y en a jamais eu dans votre nation.

Cette espérance de régénération, qui a pénétré chez vous, comme chez les Grecs, doit avoir son origine dans nos Saints Livres que plusieurs de vos poètes ont dû connaître.

— Mais croyez-vous vraiment, lui dis-je, à la venue prochaine de votre Messie ?

— Non seulement je crois qu’il viendra : mais je suis bien près de croire qu’il est venu, qu’il est vivant, et qu’il opère en ce moment des merveilles en Galilée et en Judée.

— Est-il possible ? Et quelle espèce d’homme est-ce ?

— Je ne le connais pas encore. Mais quand j’ai quitté Jérusalem, il y a plus d’un an, il parcourait la Galilée. Les foules le suivaient. Il leur annonçait l’établissement prochain du royaume de Dieu, et il guérissait tous les malades et les infirmes qu’on lui amenait.

Depuis lors, toutes les lettres que j’ai reçues de mon pays ne parlent que de lui, et des choses prodigieuses qu’il accomplit. Son nom, Jésus de Nazareth, est dans toutes les bouches, et le peuple espère qu’il va rétablir bientôt le royaume de Juda.

— En l’affranchissant de la domination romaine ?