Pouvait seule apaiser les douleurs de son âme.
Les Renés de nos jours, faibles et malheureux,
Courent se consoler chez une fille infâme ;
Mais Albert fut plus grand : il regarda les cieux !
Pour la première fois, il vit une autre route,
S’ouvrant majestueuse, immense devant lui :
Il entendit des voix qui lui disaient : écoute,
À l’horizon, regarde, un nouvel astre a lui !
Au milieu des déserts de la jeune Amérique,
René vint autrefois endormir ses douleurs :
Albert, plus digne enfant de la Foi catholique
En regardant le ciel oublia ses malheurs.
Il n’alla pas conter aux tribus infidèles
Ses stériles chagrins, ses regrets superflus ;
Il voulut leur ouvrir les portes éternelles,
Et semer dans leurs cœurs des germes inconnus !
Assignant à sa vie une fin plus sublime,
Et plein de charité pour ces enfants des bois,
Il voulut les sauver de l’éternel abîme,
Et leur apprendre enfin les secrets de la croix.
Ce vœu seul put remplir le vide de son âme,
Ce vide qui dans l’homme est la place de Dieu,
Et le cœur embrasé d’une divine flamme,
Il courut s’enfermer aux parvis du saint lieu.
Le monde est inconstant : il s’aperçut à peine,
Qu’un transfuge de plus désertait son drapeau.
Le héros grandissait : l’acteur changeait de scène ;
Son rôle devenait et plus digne et plus beau !
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