Sa lampe solitaire aux parvis se balance,
Et son oreille semble écouter en silence
Des voix qui lui parlent tout bas.
Dans les vagues lueurs que projettent les dômes,
Les piliers de la nef sembleraient des fantômes
Qui se promènent dans la nuit.
La voûte se revêt de formes fantastiques,
Et l’on dirait parfois que des chœurs angéliques
Y déploient leurs ailes sans bruit.
L’orgue majestueux, dans la nef solitaire,
En ses poumons d’airain retient sa voix austère,
Et l’hymne dort sur le clavier ;
Le front enveloppé d’une majesté sombre,
L’autel auguste semble agenouillé dans l’ombre
Et nous inviter à prier !
À genoux ! À genoux ! Il faut prier, c’est l’heure :
Le monde chante et rit, mais l’Église qui pleure
A besoin du secours divin.
Notre siècle est en proie aux angoisses du doute,
Et, comme un pauvre aveugle, il méconnaît la route
Que Jésus-Christ lui montre en vain.
Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/147
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
échos patriotiques