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le premier de l’an

Déposait sur leurs fronts des baisers amoureux ?
Car il me semble à moi qu’on ne peut être heureux
Sans avoir sa maman. Eh ! vois donc ma poupée ;
C’est moi qui suis sa mère, et je te promets bien
Que je vais la gâter, sans qu’elle en sache rien.
Tu n’apprendras jamais que ma main l’a tapée ;
Je saurai, sans rigueur, l’élever dignement.


Jean-Charles.


Je crois que tu feras une mère modèle.
Mais il faudrait fermer ta bouche maternelle,
Si tu voulais, ma sœur, permettre seulement
Que je réponde un mot aux questions que tu poses.
Dans le saint paradis je ne suis pas allé :
Il est inaccessible et les portes sont closes ;
Mais lorsque mon Gustave au ciel s’est envolé,
Notre papa m’a dit de consolantes choses :
« Ton frère, me dit-il, en essuyant mes pleurs,
Va retrouver là-haut des frères et des sœurs ;
La mère de Jésus remplacera sa mère,
Et jamais un amour plus tendre et plus sincère
N’aura brûlé pour lui dans le cœur maternel.
Il unira sa voix aux célestes cantiques,
Et des bouquets formés par ses mains angéliques,
Répandront leurs parfums aux pieds de l’Éternel !
Le cœur toujours rempli d’une sainte allégresse,
Rien ne troublera plus sa joie et ses plaisirs