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échos domestiques


C’est la chair de ma chair, qui dans ce lieu sommeille,
Un fils que nous nommions Henri ;
Et l’aspect de sa tombe en mon âme reveille
Son souvenir toujours chéri !

Il était né là-bas, sur le sol de la France ;
Mais de Paris, son lieu natal,
Il avait rapporté ce germe de souffrance
Qui lui devait être fatal.

Je n’oublierai jamais la profondeur étrange
De ses grands yeux d’azur bruni,
Qui semblaient posséder quelque chose de l’ange,
Et regarder vers l’infini !

En vérité, la vie est un pélérinage
Accompagné de bien des deuils !…
Et nul n’y peut longtemps poursuivre son voyage
Sans y semer quelques cercueils !