Il me semblait te voir, brillant soleil des mondes,
Illuminant ma nuit de tableaux radieux !
Mais de ces visions brillantes et profondes
À peine ai-je esquissé quelques traits glorieux !
Pardonne à ton enfant son œuvre téméraire ;
Je l’ai’compris trop tard, il faut plus que la foi
Pour célébrer d’un Dieu le nom plein de mystère ;
Mes forces m’ont trahi, mon Christ, pardonne-moi.
Excuse ma faiblesse et bénis mon courage.
Lorsqu’en ces jours mauvais j’ai vu l’impiété
Nier, en te lançant le blasphème et l’outrage,
Ta céleste origine et ta divinité,
Irrésistiblement, au fond de ma poitrine,
De douleur et d’amour mon âme a tressailli,
Et pour glorifier ta vie et ta doctrine
Ces chants ont de mon cœur spontanément jailli.
De tes titres divins débile apothéose,
Dont le sujet trop grand rapetisse mes vers !
À tes pieds, néanmoins, ô Christ, je les dépose,
En réparation des poèmes pervers
Qui s’en vont blasphémant ton nom dans l’univers.
Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/19
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
échos évangéliques