Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

28
échos évangéliques


Aux flancs de ce côteau, voyez-vous cette ville
Qui dort paisiblement dans son obscurité ?
Elle est étroite, pauvre, et d’un aspect tranquille,
Et pourtant elle touche à la célébrité !

Déjà dans cette ville est né le Roi-Prophète,
Qui dans ce champs garda le troupeau paternel ;
Mais des grandeurs voici qu’elle touche le faîte,
Car dans son sein est né le Fils de l’Éternel !

Bethléem ! Nom béni de joie et d’espérance,
Et dont la place fut marquée au plan divin,
Ton jour a lui, voici l’astre de délivrance
Que les peuples croyants n’attendront plus en vain !

Voici ton Roi qui vient ! Qu’est-ce donc ? Tu demeures
Impassible, muette, et close devant lui ?
N’as-tu pas préparé de royales demeures ?
Ne l’attendais-tu pas, Bethléem, aujourd’hui ?

Hélas ! non ; de Jésus la natale patrie
Au plus grand de ses fils a fermé ses murs froids !
Il n’a pu trouver place en son hôtellerie ;
Sa porte ne s’est pas ouverte au Roi des rois.