Au Sud, Hadadremmon, ce grand champ de bataille
Que des peuples entiers ont blanchi de leurs os ;
Les monts de Samarie élevant leur muraille,
Puis, à l’Est, le Jourdain précipitant ses eaux.
De l’autre part s’étend la mer de Galilée,
Bornée au mont Hermon, dont les âpres sommets
Dressent sur l’horizon leur crête désolée
— Glacier où le soleil ne pénètre jamais.
Tel est l’endroit béni que Dieu choisit sur terre
Pour y manifester son amour paternel,
Et donner à son fils, sans voile et sans mystère,
Un rendez-vous sublime, étrange, solennel.
Oh ! comment retracer à notre faible vue
Dans des vers impuissants ce splendide tableau ?
Pour peindre dignement une telle entrevue
Ô divin Raphaël, que n’ai-je ton pinceau !
Jusqu’au sommet sacré que le ciel illumine
Voyez-vous ce sentier qui monte en serpentant ?
Voyez-vous à mi-côte un groupe qui chemine,
Tandis qu’au pied du mont l’immense foule attend ?
C’est Pierre, Jacques, Jean, et le Christ à leur tête,
Gravissant le Thabor par des sentiers fleuris.
Aux détours du chemin, parfois Jésus s’arrête,
Et jette à l’horizon des regards attendris :
Elle est là, sous ses yeux, sa terrestre patrie,
Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/54
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
échos évangéliques