L’Église l’a nommé Verbe dans son symbole,
Et lui seul peut porter ce nom mystérieux ;
Car il possède en lui l’éternelle Parole,
Qui retentit sans fin sur terre et dans les cieux !
Fallait-il donc qu’il prît l’existence terrestre
Pour nous prouver su vie et sa réalité,
Lorsque tout l’univers est comme un grand orchestre
Qui chante nuit et jour sa grâce et sa beauté ?
La nature et les cieux, tout me parle du Verbe,
Et tout ce que j’admire et tout ce que je vois.
La mer et les grands bois, l’étoile et le brin d’herbe ;
Tout bruit harmonieux me rappelle sa voix.
Sa voix ! Elle mugit au milieu de la nue,
Lorsque dans la nuit noire étincelle l’éclair ;
Elle gronde au sommet de la montagne nue,
Aux flancs de la colline elle chante dans l’air.
Je l’entends murmurer au sable de la rive,
Dans la brise qui pusse et dans le flot mouvant ;
Quelquefois elle pleure, et quand l’orage arrive,
De douleur elle crie, et se plaint dans le vent.
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échos évangéliques