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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/86

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échos patriotiques


Nouveau Judas, Luther avait trahi son Maître,
Et des lambeaux épars de sa robe de prêtre
Il avait façonné son ignoble drapeau ;
L’Allemagne à sa voix embrassait l’hérésie,
Et l’Europe, flattant sa grande apostasie,
De l’épouse du Christ déchirait le manteau.

Sur le monde soufflait un vent diabolique,
Et d’immenses rameaux de l’arbre catholique
Se détachaient avec fracas.
En vain retentissait l’anathême terrible :
Les rois n’entendaient plus la Parole Infaillible
Et de Satan suivaient les pas !

Et Dieu se dit alors (ô sagesse profonde !) :
J’irai dresser ma tente aux bords d’un nouveau monde ;
J’y ferai naître un peuple, un peuple de mon choix ;
Je le rendrai prospère en dépit des obstacles,
Et couvrant son pays de mes saints tabernacles
Il bénira mon nom à l’ombre de ma croix.