Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/143

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lèvres et la brisant sur ses genoux, il en jeta les tronçons dans le feu.

MALARTIC

Murray ne nous aurait pas infligé ce déshonneur.

LAPAUZE

L’Angleterre l’effacera, j’espère, d’elle-même.

MALARTIC

Je le crois. Peut-être consentira-t-elle même à nous rétrocéder le Canada dans le traité de paix qui sera signé à la fin de la guerre.

BOURLAMAQUE

Non, mon cher Malartic, c’est une illusion.

MALARTIC

Cependant, Murray le disait lui-même hier à M. de Lévis, en lui souhaitant une heureuse traversée. — Et sais-tu ce qu’il ajoutait en souriant, et quelle condition il y mettait ?

BOURLAMAQUE

Eh ! bien, quoi ?

MALARTIC

L’Angleterre, a-t-il dit, rendra peut-être le Canada à la France, mais à condition que vous