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acte premier

autorité, et vous m’en faites quelques fois sentir le poids…

VAUDREUIL

L’autorité que j’exerce à votre égard me vient du pouvoir suprême, et je ne crois pas en abuser.

C’est plutôt vous qui voudriez me réduire à un personnage représentatif, portant l’effigie du roi, mais sans action dans le gouvernement de ce pays. Or, je prétends être autre chose qu’un royal mannequin. Je reconnais que vous êtes l’épée, mais je prétends tenir le sceptre, c’est-à-dire le pouvoir souverain en ce pays.

MONTCALM

C’est une de vos illusions, en même temps qu’une erreur du régime auquel nous sommes soumis. — Mais si vous avez le sceptre servez-vous-en à l’égard de ceux qui dilapident cette malheureuse colonie. Affirmez votre pouvoir en face de l’intendant, et mettez fin au brigandage dont nous sommes tous les témoins et les victimes.

Bigot et ses complices font des fortunes scandaleuses, non seulement en pillant le trésor public, mais en dépouillant les colons, en les rançonnant, en leur extorquant le produit de leur travail, et en leur vendant à cent, cent cin-