Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/89

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çon, voilà tout. Moi, je la comprends, comme on la comprend à Versailles. Je ne crois pas mal faire en imitant mon roi.

Nous ne sommes pas obligés de faire pénitence pour les péchés de la Cour. Si le régime des anachorètes vous plaît, je vous engage à y soumettre aussi votre frère Rigaud, qui nous a présenté pour l’année 1756 des certificats de dépenses au montant de 500, 000 livres.

Quant à moi, je ne m’y soumettrai jamais.

C’est déjà assez pénible de vivre ici loin de la civilisation et de son pays. Je prétends m’accorder toutes les compensations possibles et me payer largement de tous mes travaux et de tous les sacrifices que je m’impose.

VAUDREUIL

Eh ! bien, M. Bigot, si vous ne voulez pas rembourser volontairement, vous rembourserez de force. Je vais vous faire arrêter comme concussionnaires, vous et vos complices, et vous livrer à la justice du roi.

BIGOT

Non, gouverneur, vous ne ferez pas cela. Car vous savez très bien que vous n’en avez pas le pouvoir, et que mes défenseurs à la Cour seront plus puissants que les vôtres.