Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/93

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VAUDREUIL

Si je vous comprends bien, c’est moi qui devrais agir, et signer l’ordre d’arrestation.

MONTCALM

Évidemment : c’est vous qui êtes gouverneur, le représentant du roi. Et c’est à ce titre que je vous crois revêtu de ce droit supérieur non écrit que je viens d’invoquer.

Mais sur mon honneur, je vous soutiendrai de mon épée, et je vous défendrai, ici, et à Versailles.

VAUDREUIL

C’est une dictature que vous proposez ?

MONTCALM

Soit, le mot ne m’effraie pas. Songez-y. Quand la nuit descend sur un peuple, ce sont les éclairs de l’épée qui doivent dissiper l’ombre.

VAUDREUIL

Ce sont de brillantes paroles ; mais moi je suis l’esclave de la loi.

MONTCALM

Alors, nous sommes perdus.