Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/122

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dont nous verrons plus loin les attributions, saisie de la question, s’est tirée d’affaire en décidant que le propriétaire ne pouvait pas refuser des terres aux habitants de Formello, mais que ceux-ci devaient en faire la demande individuellement et que la redevance serait de un rubbio un quart. C’est un jugement de Salomon, qui n’est que provisoire, mais qui aura du moins pour résultat d atténuer momentanément le conflit, en attendant la fin du procès pendant devant la cour d’Ancône. Car le propriétaire est en litige avec les habitants de Formello depuis le 28 janvier 1883 à propos des servitudes dont il veut affranchir ses terres. Il a d’abord fallu fixer les indemnités à payer pour les droits de pâturage et d’affouage qui ne sont pas contestés ; puis la question du droit d’ensemencement qui est contesté a amené les parties devant la cour de cassation qui a cassé un arrêt de la cour de Rome admettant le droit des Formellois et a renvoyé l’affaire devant la cour d’Ancône.

Il existe aussi à Formello des bois appartenant aux Chigi et qui sont grevés d’un droit d’usage au profit des habitants. Ceux-ci l’exercent d’une façon si anarchique que ces bois sont réduits à l’état de misérable brousse.

De la description que nous venons de donner de Formello il faut retenir que le latifundium est le mode de propriété dominant puisque, sur 2 250 hectares, 422 environ seulement appartiennent à de petits propriétaires ; qu’une très faible partie du sol est soumise à une culture intensive, tout le reste étant exploité d’une façon très extensive par le pâturage transhumant et par la culture