Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/166

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suite répartis entre les associés au prorata du nombre de leurs bœufs, moyennant redevance du cinquième de la récolte. Comme la dernière location a laissé un déficit important par suite d’intempéries et de mauvaise gestion, elle n’a pas été renouvelée, et, depuis quatre ans, l’Université emploie ses revenus à payer ses dettes. L’année prochaine, tout passif aura disparu et la société affermera un nouveau domaine ; c’est sur ces terres louées qu’elle donne les 23 hectares auxquels a droit la Consociazione.

Le cas de Frascati est intéressant, car il nous offre l’exemple d’une très ancienne association à recrutement limité (par la possession du bétail), à côté d’une association récente représentant la communauté des habitants, cette dernière possédant des droits d’usage sur les terrains de la première, qui, de son côté, en possédait sur les terres d’un particulier. On voit ici entremêlement des droits de propriété ; on en voit aussi la variété, puisque nous trouvons une propriété communautaire illimitée : celle de la Consociazione ; une propriété communautaire restreinte : celle de l’Université ; et enfin la propriété particulière emphytéotique ou absolue. Le mode de jouissance de ces diverses propriétés varie avec la nature du travail qui s’applique au sol : les pâturages restent soumis à l’usage commun ; les terres à céréales sont appropriées individuellement, mais pour un court terme, le temps de lever deux récoltes successives ; les terres à vigne au contraire sont complètement appropriées, car emphytéose équivaut pratiquement à la propriété. La culture intensive