Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/209

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que 21 propriétaires seulement aient eu recours au crédit de bonification ; les autres ne se soucient pas d’augmenter le contrôle de l’État sur leurs domaines.

Enfin, si les propriétaires semblent aujourd’hui accepter plus volontiers l’application de la loi de bonification, c’est qu’ils ont sous les yeux des exemples de domaines transformés par l’initiative privée et qui ont donné de bons résultats économiques. Ils ne redoutent donc plus autant la marche vers l’inconnu.


Inefficacité des interventions de l’État. — Nous avons dit que la loi de 1903 paraissait devoir ouvrir une ère nouvelle pour la bonification de la Campagne romaine, et nous avons enregistré les résultats déjà acquis. Nous avons attribué les succès obtenus à ce fait que l’État, tout en maintenant le principe de la contrainte administrative, a, dans l’application, adopté les pratiques du patronage, en donnant aux cultivateurs et aux propriétaires la direction de ses fonctionnaires techniques et en leur offrant l’appui de ses finances. L’avenir seul dira si la loi de 1903 appliquée avec cette méthode aura plus d’efficacité que les précédentes. Il faut bien reconnaître, en effet, que les tentatives antérieures du gouvernement pontifical pendant les quatre derniers siècles, et du gouvernement italien pendant les trente premières années de son fonctionnement à Rome, n’ont donné aucun résultat et ont été incapables de stimuler l’initiative privée.

Si les interventions gouvernementales ont