Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/217

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sucés dans le sang des autres personnes qu’ils piquent. La malaria peut ainsi se répandre inopinément et rapidement, grâce à un seul malade et se transmettre de génération en génération. En 1866, l’île Maurice fut brusquement, et sans qu’on sut comment, envahie par la malaria qui y était jusqu’alors inconnue. L’hypothèse de la transmission de la malaria par les moustiques est déjà ancienne, mais elle a été vérifiée et confirmée scientifiquement en 1897 et 1898 par Ross,, médecin de l’armée anglaise ; nous verrons toute l’importance de cette découverte pour la lutte contre la malaria. Cependant, d’après les observations récentes, les anophèles qui hivernent guériraient ; il n’est donc pas absolument certain que ces moustiques transmettent l’épidémie d’une année à l’autre et s’infectent de mère à fille par hérédité. Il n’y a pas non plus relation directe entre l’intensité de l’épidémie malarique et le nombre des anophèles ; on n’a pas jusqu’ici, en Italie et en Algérie, trouvé plus de 4 pour 100 d’anophèles infectés, même dans les mois et dans les endroits où la malaria sévit avec le plus d’intensité. « Il se rencontre aussi dans le Nord de l’Europe, comme dans l’Italie septentrionale et centrale, de nombreuses localités renfermant des marais où abondent les anophèles, sans que, pour cela, la malaria s’y développe, même s’il arrive du dehors des malariques ou s’il s’y manifeste quelque cas autochtone et sporadique de fièvre. Les causes de ce phénomène si intéressant qui, pour notre bonheur, peut aussi se vérifier en pleine Italie méridionale, ne sont pas encore con-