Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout d’abord la protection mécanique contre les moustiques et le traitement préventif par la quinine. C’est de cette ferme devenue un modèle de bonification et d’hygiène que la campagne antimalarique s’étendit peu à peu à tout l’Agro romano. À cette campagne donnent leur concours le plus dévoué non seulement les médecins communaux, mais aussi des médecins volontaires et des étudiants qui viennent passer leurs vacances dans les stations sanitaires.

Ces efforts individuels ont été coordonnés par une puissante société privée, la Croix-Rouge italienne, qui, de concert avec l’État et la commune de Rome, a assumé l’organisation de la campagne antimalarique dans l’Agro romano et dans les Marais Pontins. En 1906, les dépenses se sont élevées à 49 481 francs ; elles ont été couvertes par des subventions de l’État, de la commune (27 000 francs), des œuvres pies et par des souscriptions particulières assez rares d’ailleurs[1]. Dans l’Agro romano, sept ambulances ont fonctionné du 15 juin au 15 novembre avec des médecins, des infirmiers et des voitures de transport. Le service est assez dur pour le médecin qui visite chaque jour, ou au moins un jour sur deux, tous les campements de sa circonscription pour soigner les malades et assurer la prophylaxie par la quinine. Le traitement préventif a été appliqué par la Croix-Rouge, en 1906, à 16 820 personnes : il y a eu 576 cas de

  1. À première vue on est étonné de voir peu de propriétaires figurer sur les listes de souscription, mais n’oublions pas qu’ils remboursent à la commune la quinine distribuée aux ouvriers qui travaillent sur leurs terres.