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Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/253

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tant dans l’exploitation. Actuellement, il y a 150 vaches suisses et hollandaises et une cinquantaine de jeunes bêtes, logées dans une vacherie neuve, très aérée, dont la construction légère est bien en rapport avec le climat du pays. La paille très abondante permet de fumer copieusement les terres à céréales. Outre les chevaux de service et les bœufs de travail, il y a encore 120 vaches de race romaine qui vivent au pâturage nuit et jour en toute saison. Les vaches suisses et hollandaises ne sortent que pendant le jour et sont nourries fortement à l’étable. Au moment de ma visite 80 vaches en lactation fournissaient 750 litres de lait vendu à un laitier en gros de Rome qui le fait prendre à la ferme deux fois par jour. Rappelons que Pantano est à 20 kilomètres de la ville et qu’il n’y a ni chemin de fer, ni tramway ; deux hommes et douze chevaux sont employés au transport du lait. Le fermier n’a donc pas à se déranger, mais il est un peu à la merci du laitier, et il est impossible à un client de Rome de se fournir directement au producteur. On songe bien, paraît-il, à organiser une coopérative de vente, mais certaines personnes bien informées doutent qu’on réussisse. Le lait des vaches en stabulation est payé, pris sur place, 19 centimes en été et 23 centimes en hiver ; celui des vaches romaines, moins abondant mais plus riche en matières grasses, est payé de 22 à 33 centimes ; le laitier fait des coupages. Ces prix sont très avantageux ; ils indiquent bien dans quel sens il faut présentement orienter l’exploitation du bétail dans la Campagne de Rome.

Les fermiers de Pantano n’ont pas amené d’ou-