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tous les autres complices de Bigot. Le séjour de la Bastille ne lui plaisait pas et il resta prudemment au Canada. La Cour décida que, dans son cas, il y aurait plus ample information.

L’année suivante, en 1764, M. Martel, voyant qu’il pourrait s’en tirer à bon marché, se décida à passer en France. À son arrivée là-bas, il se livra aux autorités et fut incarcéré à la Bastille.

Les autres accusés avaient été condamnés ou acquittés et l’effervescence s’était calmée. Après un semblant de procès en avril 1765, il fut déchargé de l’accusation portée contre lui.

Débarrassé de tous ses ennuis, M. Martel rejoignit sa famille à Tours. Il s’y était acheté une belle propriété et c’est là qu’il coula ses dernières années.

M. Martel décéda à Tours, paroisse Saint-Vincent, le 29 septembre 1789, ainsi que le constate son acte de sépulture :

« Aujourd’hui, trente septembre mil sept cent quatre vingt neuf, a été inhumé dans le cimetière, par nous, prieur curé de cette paroisse, soussigné, monsieur Pierre-Michel Martel, ancien commissaire de la marine, né à Québec, en Canada, veuf de madame Beaudoin, aussi canadienne, décédé d’hier, âgé de soixante et onze ans…[1]

Terminons ces quelques notes sur Pierre-Michel Martel par le trait malin que lui décoche l’au-

  1. P.-G. Roy, La famille Martel de Magesse.