Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/186

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juillet, avait produit des bons à délivrer pour quinze mille rations qu’il avait fournies. Ces bons il les remit au sieur Pénissault, et retira de lui l’ordre de paiement sur le trésorier du munitionnaire. Il n’y avait pas dans ce fort d’autres vivres particuliers, des vins et eaux-de-vie. C’est un état que j’ai vu, signé Rouville, commandant, et Dumoulin, garde-magasin. C’est ainsi que tous les états étaient amplifiés ».[1]

Faute d’un point, dit le fabuliste, Martin perdit son âne. Faute d’une lettre, les accusateurs du Châtelet ont fait errer longtemps les chercheurs qui tentaient d’identifier le garde-magasin suspect du fort de Chambly. L’acte d’accusation porte bien le nom Dumoulin. Or, il se trouve qu’en 1758 et 1759 aucun soldat de la garnison de Chambly ne porte le nom de Dumoulin. On trouve toutefois, un soldat du nom de François Demoulin qui épouse, à Saint-Antoine de Chambly, le 26 juin 1758, Marie-Élisabeth de Noyan et ce qui nous porte à croire que Demoulin est bien le garde-magasin impliqué dans l’affaire du Canada c’est que son acte de mariage, tout comme le sieur de C. dit qu’il était soldat de la compagnie de M. de Muy.

Au procès du Châtelet de Paris, le sieur Dumoulin alias Demoulin fut trouvé coupable d’avoir reçu des présents en conséquence desquels il avait dressé et certifié des états de rations et de vivres

  1. Rapport de l’Archiviste de Québec, 1924-1625, p. 147.