Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/239

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ne qui voudrait passer à Louisbourg. Comme je vois cependant, Monseigneur, que votre intention serait de mélanger les officiers des troupes de Français et de Canadiens, — du moins M. de la Galissonnière m’a dit à son départ qu’il vous le proposerait, — vous pourriez accorder à M. Vergor une compagnie ici, de celles qui vaquent. Je ne le verrai jamais servir dans cette colonie que par cette voie, car il ne se présentera point d’officier du Canada pour passer à Louisbourg dans le même grade. Ce serait pour moi une satisfaction bien grande ayant vécu avec lui depuis que je sers dans les colonies, et je vous supplie, Monseigneur, de vouloir bien me l’accorder. Cet officier est à la mer sans quoi il aurait l’honneur de vous demander cette grâce. »

« Vergor était à ce moment passé en France pour rendre compte de sa conduite lors de la prise du brigantin le Saint-François, qu’il commandait. À son retour l’attendait l’ordre de passe qui le transférait dans les troupes du Canada en qualité de capitaine et qui était daté du 1er avril 1751. Peu après, le 15 mai 1752, il était fait Chevalier de Saint Louis et était reçu le 1er novembre de la même année par le gouverneur Duquesne. Le 16 juin 1755 il rendit au général anglais Monckton le fort Beauséjour dont il avait le commandement. Sa conduite parut suspecte en cette occasion et, en 1757, il dut comparaître devant une cour martiale sous l’accusation d’avoir capitulé sans tenter de se