Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/261

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service en aurait besoin, au même prix que le tout lui aurait coûté et qui serait justifié par des pièces authentiques. En effet, les magasins du Roi étant trop petit, le sieur Bigot s’étant proposé de les augmenter de tout l’espace qui les séparait de cette maison, et de l’y comprendre elle-même. C’est pour cela qu’il avait assujetti le sieur Claverie à prendre des plans, et que dans ceux qu’il lui avait fait donner, il avait fait tracer les bâtiments dans l’alignement de ceux du magasin. Il comptait même y loger le contrôleur, pour le mettre à portée de veiller de plus près sur le garde-magasin, et sur les opérations qui se faisaient dans cet entrepôt. Il commença à mettre ce projet à exécution, dès le commencement de l’année 1751. Il acheta pour le Roi la maison, moyennant 13,668 livres 13 francs 11 deniers… Le voyage qu’il fit en France en 1754, et les dépenses extraordinaires que la guerre occasionna dans la suite, l’obligèrent de suspendre la consommation de ce projet, et de le remettre à un temps plus favorable ».[1]

Nul n’est obligée d’accepter les explications de Bigot au sujet de la Friponne, mais ce que tous connaissent c’est que ce magasin fut l’objet de la haine des québécois et de ceux qui y avaient été échaudés.

La Friponne rapporta de beaux profits à Claverie et à ses associés. La plupart des effets néces-

  1. Mémoire, 2e  partie, p. 80.