Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/302

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Entre temps, M. de Lignery avait fait campagne par-dessus campagne, ne refusant aucune occasion de marcher contre les ennemis, qu’ils fussent Anglais ou Sauvages.

Commandant du fort Duquesne où il venait de remplacer M. Dumas, M. de Lignery fut l’organisateur de la victoire remportée par M. Aubry sur les Anglais, dans les environs de ce fort, en 1758, mais ce succès ne sauva pas le fort Duquesne. Le général Forbes, avec des forces supérieures, se mit en marche pour l’attaquer. M. de Lignery, qui avait une garnison peu nombreuse, ne pouvait compter sur aucun secours, brûla son fort et se retira avec sa petite troupe au fort Machault.

Quand le général Prideaux vint mettre le siège devant le fort Niagara en 1759, M. de Lignery se replia sur Niagara avec sa garnison pour aider M. Pouchot à défendre cette place. C’est en accomplissant cette manœuvre que M. Lignery, sérieusement blessé tomba aux mains des Anglais. Il mourut de ses blessures quelques jours plus tard.

Le proverbe populaire veut que les absents aient toujours tort. Le dicton n’est pas rigoureusement vrai mais il n’en reste pas moins que les morts ne peuvent pas se défendre contre les attaques des vivants. Devant le Châtelet de Paris, en 1763, Bigot et ses comparses accusèrent M. de Lignery d’avoir commis toutes sortes de vols pendant qu’il était commandant du fort Machault. Ils avaient