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valtrie, pour y faire un ou plusieurs établissements de pêche au loup-marin.

Estèbe, seul ou en société avec Bréard et d’autres négociants fit des exploitations de pêche considérables pour le temps à la côte du Labrador. Nous ignorons si ses pêches au loup-marin lui rapportèrent de gros profits mais pendant huit ou dix ans il employa parfois jusqu’à soixante hommes à ses établissements.

En 1758, Estèbe se croyait assez riche ou, peut-être, prévoyant que ses manigances étaient à la veille d’être découvertes, se décida à passer en France avec sa famille afin d’y jouir en paix de sa belle fortune. Comme il voulait figurer un peu dans le monde cossu il se fit donner le titre de conseiller honoraire du Conseil Supérieur. Relisons ses lettres de nomination telles qu’on les voit aux insinuations du Conseil Supérieur :

« LOUIS PAR LA GRÂCE DE DIEU ROY DE FRANCE ET DE NAVARRE

À tous ceux qui ces présentes lettres Verront, Salut, nôtre Amé et féal le S. Estebe coner, en nôtre Conseil Supérieur de Québec en Canada setant Volontairement Demis dud. office en Nos mains, Et Voulant luy donner des marques de la satisfaction que Nous avons des Longs Services qu’il Nous a rendus tant dans l’exercice de lad. charge, Qu’en d’autres employs qui luy ont été confiés dans notre