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mandants. Cependant, au printemps de 1759, Cadet réussit à organiser et à faire arriver dans la colonie les vingt et un navires qui composaient ce qu’on a appelé la flotte de Canon.[1]

Si les ministres de Louis XV avaient déployé autant de perspicacité, d’activité et de savoir-faire que Cadet en montra dans ses différentes entreprises, qui sait si le sort de la guerre n’aurait pas tourné du côté de la France.

Jean Corpron


Le sieur de C. fait un portrait peu flatteur de Jean Corpron. Parlant du munitionnaire-général Cadet, il écrit :

« Il avait chez lui un nommé Corpron, homme de néant que ses coquineries avaient fait chasser de chez différents négociants dont il était commis, mais il avait de l’esprit et entendait parfaitement le commerce. Cadet l’avait depuis deux ou trois ans à son service ; il l’avait intéressé dans son commerce, en sorte qu’il était devenu son homme de confiance ; il fut aussi le premier de tous, et commença à prendre connaissance des affaires ; il examinait les comptes-rendus, il avait le détail du gouvernement de Québec : on ne sait quels arrangements il fit avec le munitionnaire, mais personne n’ignore qu’il gagna de grandes sommes et qu’en très peu de temps il devint puissamment riche ».

  1. P.-G. Roy, Les Petites choses de notre histoire.