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ser vigoureusement la guerre jusqu’au milieu des nations ennemies. Les Iroquois, effrayés de ce grand déploiement de troupes, demandèrent instamment à enterrer la hache de guerre. Les marchands d’Albany et de Corlar, leur ayant donné des lettres de recommandation, le vice-roi voulut croire pour cette fois à leur sincérité, et la paix fut conclue. Ceci se passait le douze de juillet 1666. Les ambassadeurs étaient à peine partis depuis deux ou trois jours, lorsqu’on reçut de fort mauvaises nouvelles du fort Sainte-Anne qui venait d’être bâti sur une île située près de l’entrée du lac Champlain.

Quelques officiers, en garnison dans l’île, voulant se donner le plaisir de la chasse, remontaient une rivière qui tombe dans le lac près de l’île de la Mothe. Plusieurs jeunes Agniers chassaient dans les environs ; ayant aperçu les officiers français, ils ne purent résister à la tentation de leur lever la chevelure. Ils tirèrent sur eux, tuèrent M. de Chazy[1] et le capitaine de Traversy ; quatre autres, parmi lesquels était M. de Leroles, cousin de M. Tracy, furent faits prisonniers.

  1. Un petit village aux bords du lac Champlain, à deux pas de la frontière, porte aujourd’hui le nom de Chasy. Il s’élève à l’embouchure d’une rivière appelée Chasy. Les trains de l’Hudson and Delaware stoppent en cet endroit.